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Elle m'a dit 

Caroline Boileau

2021

L'artiste vous invite à écouter la vidéo avec des écouteurs

Caméra : Caroline Boileau, Anaïs Ciaran

Animation 2D : Jean-Paul Moïse

Son : Caroline Boileau

Elle m’a dit : « Je voulais accoucher comme une guerrière ».

Elle m’a dit : « Attachée sur la table, je sentais tout, c’était un cauchemar ».

Elle m’a dit : « Il y a tellement eu de doigts dans mon vagin ».

Elle m’a dit : « Je me suis masturbée entre les contractions ».

Elle m’a dit : « Les derniers moments, c’était comme du miel, sticky et doux ».

Elle m'a dit :  « Mon corps savait exactement quoi faire » !

Elle m’a dit

une fable féministe, un voyage à travers le corps et le temps.

Cette vidéo rassemble des gestes performatifs et une animation créée à partir d’anciennes illustrations d’utérus. La vidéo s’ouvre sur des plans de performances explorant, d’une part, le poids de la responsabilité ressentie à la suite des entretiens menés auprès de femmes et, d’autre part, l’autoexamen gynécologique, qui encourage toute femme à mieux connaitre son corps. La partie centrale de la vidéo propose un voyage où l’utérus se transforme en jardin, à la fois drôle, tendre et inquiétant et dont tous les éléments sont tirés d’illustrations médicales du Moyen-Âge jusqu’au 20e siècle. 

 

J’aime revisiter l’histoire en ramenant ces formes et façons de comprendre le corps et le monde à notre présent pour observer ce qu’elles ont à nous dire. Ces mots et ces images, trop souvent sexistes et misogynes, me troublent profondément. Je prends un malin plaisir à plier le temps entre hier et aujourd’hui, à risquer la confrontation entre des images anciennes et des paroles actuelles, à confronter l’histoire écrite et l’expérience vécue, le texte imprimé sur papier et la parole murmurée à l’oreille. Comment alors créer des images qui parlent de violence avec douceur? En acceptant leur ambivalence, je crois. En acceptant qu’elles oscillent entre plusieurs pôles. Il s’agit ici d’accepter de troubler et d’être troublée pour libérer la parole. 

 

Une trentaine de femmes ont été rencontrées lors d’entretiens variant entre une et trois heures. Elles m’ont raconté l’histoire de leur corps, du désir d’enfant à la grossesse, de l’accouchement à la maternité avec tous les deuils potentiels et présents à chacune de ces étapes. Pour certaines, c’était la première fois qu’elles avaient l’espace et le temps de raconter sans s’arrêter et sans rien taire. Leurs expériences, les mots utilisés, ont été traduites par le dessin, témoin fragile de ces rencontres denses. Elle m’a dit est en partie inspirée par ces expériences qui m’ont été confiées et en partie composée de performances me permettant d’expérimenter de façon métaphorique et à travers mon corps les récits de ces femmes.

Caroline Boileau

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